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« La Porteuse de Souffle – Des rêves à réaliser »

Découvrez l’article réalisé par Michel Voiturier pour webtheatre.fr :

Après plus de quarante années à parcourir les routes avec chapiteau et caravanes, après avoir monté des œuvres de Lorca, Brecht, Molière, Shakespeare, Feydeau, Ghelderode…, les Baladins du Miroir ont décidé de revenir vers leurs fondamentaux circassiens.

À partir de l’adaptation d’un texte écrit par Jean-Pierre Dopagne, la troupe interprète une histoire d’individus en quête de la réalisation d’un rêve qui leur demande un changement pour y parvenir. Sur ce canevas simple vient s’inscrire une série de personnages parvenus à un tournant de leur vie.

« La porteuse de souffle » débute sur une note écologique qui s’associe à la conscientisation urgente que nécessite notre époque. Ici, c’est le constat que le territoire où se déroule l’intrigue est devenu un désert depuis que la mer s’est inexplicablement retirée.

En ce lieu emblématique, les protagonistes se croiseront : la fille qui va retrouver son père, l’influenceuse des politiques, le constructeur de projets pharaoniques, l’épouse reléguée au second plan par son conjoint, la chanteuse de variétés en mal d’une carrière mondiale, l’ouvrière désireuse d’ouvrir une pâtisserie, des présentateurs de télé et quelques autres…

Séquences et mise en scène ont des allures cinématographiques ; sur la piste du cirque, les éléments scéniques montés sur roulettes surgissent et disparaissent avec dextérité. Ce qui suscite une fluidité constante du rythme du spectacle mais qui n’évite pas quelque flou en ce qui concerne l’histoire.

Il est vrai que Gaspar Leclère a tenu à revenir aux fondamentaux de la troupe, ceux du cirque. Plus rien à voir, par exemple, avec les textes de Lorca où Dominique Serron avait effectué un travail efficace de mise en voix des textes, de présence collective forte d’un groupe homogène où les interventions individuelles s’accommodaient de nombreux changements de costumes.

Ce sont donc les talents de musiciens et de saltimbanques des membres de la compagnie qui sont mis en valeur puisque chacun à des degrés divers s’intègre dans une fanfare pour y jouer d’un instrument au beau milieu de la piste et à sa périphérie. Sur des compositions de Line Adam, ils ponctueront des actions, accompagneront des protagonistes, bruiteront des atmosphères, soutiendront des impulsions tout en redevenant acteurs à chaque nouvel épisode de la transposition de l’histoire.

Cinq d’entre eux vont aussi se lancer avec énergie et générosité dans des numéros d’acrobaties portée et vélocipédique, de mât chinois, de sangles. C’est dire à quel point les différentes dimensions de l’espace sont sollicitées au regard des spectateurs. Comme il est d’usage dans les cirques traditionnels qui ne sont que cirques.

https://webtheatre.fr/La-porteuse-de-souffle

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